Arrêts sur images

Je reprends enfin le fil du blog après une parenthèse de deux semaines consacrée, comme c’est original, à prendre des vacances. Pour la première fois, ou presque (j’allais oublier Christophe et son ascension du Mont Kenya), nous avions de la visite, à notre grande joie. Alexandra et Alexis, leurs enfants, et Déborah – amis chers tous rencontrés à Moscou voilà plus de 15 ans (sauf les enfants, arrivés après bien sûr) – sont venus découvrir un petit bout de Kenya avec nous, bravant les intempéries qui ont cloué au sol bien des avions.

Au programme, la célèbre réserve de Masaï Mara, les somptueux paysages du parc de Tsavo-est, avec ses éléphants rougis par la poussière, puis la douceur de l’océan indien sur la plage de Malindi. Nous avons eu notre lot de suspense, Joseph s’étant malheureusement fracturé l’humérus juste après Noël (deux heures d’opération, trois broches, deux jours d’hôpital). Mais, après le feu vert du médecin, il nous a vaillamment suivi dans notre périple. Nous avons connu quelques aventures aussi, avec les ombrageux eléphants de Tsavo qui ne prisent guère les importuns. Maintenant, on sait reconnaître un éléphant énervé !

Rassurez-vous, je ne vais pas vous infliger un long récit de nos vacances mais plutôt les partager avec vous par le biais de quelques photos commentées. Promis, ce sera plus court que les interminables soirées diapos de notre enfance !

La lionne, la carcasse de buffle et les vautours: cela ressemble à une fable de Lafontaine. Nous sommes restés de longues minutes devant cette scène, dans la plaine de Masaï Mara. La lionne, repue, épuisée par la chaleur, avait une irrésistible envie de faire une petite sieste à l’ombre, avec ses congénères. Oui mais pour cela il fallait abandonner aux vautours et aux hyènes (en embuscade un peu plus loin) la carcasse du buffle chassé dans la nuit. Elle ne parvenait pas à s’y résoudre. La lionne s’éloignait, les vautours accouraient, elle se retournait en rugissant, ils s’immobilisaient. Cela avait un petit côté 1,2,3… soleil. Leur manège a duré longtemps même si l’issue était prévisible. Le lion a beau être le roi de la savane, il doit s’incliner face au soleil qui brûle et assoiffe. La lionne est allée faire la sieste et les vautours ont festoyé.

La rivière Mara. Elle a l’air paisible comme ça mais elle abrite de belliqueux hippopotames et des crocodiles qui emportent d’un coup de queue les imprudentes gazelles venues s’abreuver.

A Tsavo, les éléphants sont rouges, de la couleur des pistes qui sillonnent la réserve. Rien d’étonnant, puisqu’ils se roulent dans la boue puis s’aspergent de terre pour se protéger des parasites. Tsavo est célèbre pour ses troupeaux de pachydermes, qui trouvent dans ce parc immense un espace à leur mesure. Ils doivent aussi y affronter les braconniers toujours en quête d’ivoire, dont la vente est officiellement interdite mais qui s’arrache à des prix pharamineux en Asie.

 

Eléphants toujours, dans les méandres de la majestueuse rivière Galana

Autour de notre aventurier au bras cassé, photo de famille aux Lugards Falls, rapides de la Galana qui ont sculpté un spectaculaire paysage minéral.

11 Réponses to “Arrêts sur images”

  1. boris Says:

    C’est décidé, et jusqu’à nouvel ordre, Tsavo est notre parc préféré, à l’Ouest comme à l’Est (il y a deux parcs traversés par la route Nairobi-Mombasa). Des monts boisés aux pistes rougies par la poussière, de la végétation luxuriante à la plaine pelée quasi désertique, les paysages évoluent en permanence mais sont toujours époustouflants.
    Dans les souvenirs de ce voyage j’ajouterais la promenade du soir sur la plage de Malindi, le plaisir de se couler dans la foule locale, où se cotoient femmes voilées de noir mais aux chevilles décorées d’arabesques au henné, footballeurs du crépuscule, rois de la sape et familles en goguette. Un moment suspendu au soleil qui se noie dans l’Océan Indien. On attend Déborah pour quelques photos…

  2. Hubert Says:

    Quelles belles photos qui nous télé-transportent dans un site de rêve depuis un bureau en France sous la pluie et la grisaille. Une question, un peu sordide : elle a mangé tout cela la lionne ? ( vu l’état de ce qu’il reste du buffle … ) !
    Pire qu’Obélix.

    • mariewolfrom Says:

      Elle n’était pas seule. Il y avait, à proximité, trois autres lionnes et un lion. Si j’ai bien compris les moeurs de ces charmantes bestioles, les lionnes chassent puis le lion se sert en premier et laisse ce dont il ne veut pas aux femelles et lionceaux. Il a besoin de 7 kg de viande par jour mais peut en ingurgiter jusqu’à 30kg d’un coup, d’où ses longues siestes digestives !

  3. France Says:

    Quelles belles photos ! Le lion est un goinfre, mais s’il en laisse un peu aux autres…. Question – purement théorique : qui a tué le pauvre buffle, car je ne pense pas qu’il soit mort de vieillesse. L’éléphant est super, votre famille encore plus et ce blog m’enchante et me fait rêver.
    Quel est le photographe, quel est l’appareil photo ?
    Très très bonne année à vous cinq
    France

    • mariewolfrom Says:

      Merci beaucoup France, je suis ravie de te faire rêver mais il faut que tu viennes ! Ce sont les lionnes qui ont tué le buffle, dans la nuit ou au petit matin. Quant à la photographe, c’est moi le plus souvent, puisque c’est Boris qui négocie les ornières au volant de notre 4×4. Excellente année 2011 à vous deux, on vous envoie plein de soleil africain pour faire fondre le verglas à Hambourg !

  4. yibus Says:

    Excellente année à vous 5 (depuis la froidure de DC, où Céline bosse ce week-end sur la fusillade de l’Arizona). Bien belles photos qui donnent envie de se promener dans la savane, d’éviter la rivière et de se vautrer dans la boue rouge…

  5. Frédérique Says:

    Très bonne année à vous cinq et à la famille. Mais que s’est-il passé pour Joseph? Comment s’est-il cassé l’os? En tombant d’un arbre où il s’était réfugié pour échapper à une lionne affamée? En se vautrant dans la boue où un éléphant rouge l’avait balancé avec sa trompe? On peut tout imaginer puisque cela s’est passé au Kénya!
    Il me semble que déjà l’an dernier, il lui était arrivé un pépin (il s’était cassé une dent, non, ou quelque chose du genre?). Un vrai casse-cou!!

    • mariewolfrom Says:

      Très bonne année à toute la famille Frédérique, tes commentaires me manquait ! Au risque de te désappointer, il n’y avait rien de bien romantique dans la chute de Joseph: il est tout bonnement tombé d’une tyrolienne en jouant. Une chute spectaculaire cependant m’a t-on dit (je n’étais pas là mais à Masaï Mara, avec les lions) puiqu’il a fait un vol plané de plusieurs mètres avant de (très mal) atterrir. Il s’en est plutôt bien sorti au final.

  6. Emilie Says:

    Salut Marie,

    Il y a quelques jours Catherine (Figarella) nous a transféré le lien vers ton blog. J’ai cliqué à partir de mon « téléphone intelligent », et j’ai remonté le fil des post jusqu’au début de l’histoire en Aout 2008… J’ai TOUT lu, avec plaisir comme un roman, dans le métro, dans mon lit, dans la rue, dès qu’un moment se présentait je fonçais sur ta page pour connaître la suite !!! Des problèmes d’emménagement du début avec les pannes de courant, aux éléphants rouges, en passant par les 1ers pas de Noé, les 8 ans de Joseph, les uniformes, les bidonvilles, les pirates et les Masaï !! Je voulais te remercier pour tous ces posts et ces belles photos, grâce à toi j’ai eu l’espace de quelques jours un bout de Kenya au fond de ma poche !

    Emilie (la 1ère fille de Laurence)

    • mariewolfrom Says:

      Asante sana (grand merci en swahili) Emilie, ton gentil mot me touche beaucoup. Et toi que deviens-tu ?

      • Emilie Says:

        Je suis à Paris depuis 6 ans maintenant… J’essaie d’intercaler un peu de culture entre le fameux métro-boulot-dodo et un peu de soleil entre les semaines de grisaille en passant quelques week-ends à Marseille! Ah oui et puis cette année je me marie !

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